Vision 2050 du Rail - Pour un Canton qui doit prendre le virage du report modal

Ce jeudi 25 janvier, le Canton de Vaud a présenté sa stratégie cantonale ferroviaire à horizon 2050. L’ATE Vaud salue les ambitions marquées par les services cantonaux et rappelle que la Confédération devra consentir des efforts financiers conséquents pour pouvoir atteindre ces objectifs: au moment où la Suisse romande se sent toujours plus laissée pour compte au niveau ferroviaire, il est temps qu’un nouvel élan soit ainsi donné. Dans l’ensemble, les projets ambitieux présentés par le Canton permettent d’imaginer à l’horizon 2050 une mobilité ferroviaire permettant efficacement de concurrencer le trafic individuel motorisé. L’ATE demande toutefois encore certaines améliorations à ce plan, afin d’y formaliser les projets d’importance tels que le nouveau tronçon CFF Lausanne-Genève ou le bouclement de la ligne entre la France voisine, le Chablais et la Riviera.

L’Association transports et environnement (ATE Vaud) a découvert avec grand enthousiasme la vision stratégique cantonale ferroviaire à horizon 2050, présentée ce matin en conférence de presse par la Conseillère d'Etat Nuria Gorrite. Globalement, l’ATE salue la volonté cantonale de développer fortement les infrastructures ferroviaires et d’envisager des projets dont l’investissement dépassera les CHF 20 milliards. Quelques jours après l’annonce de CHF 2.5 milliards d’investissements à venir par la Ville de Zurich, ces projets vaudois sont très bienvenus. Et permettent de compenser en partie le manque d’investissements ferroviaires dont souffre notre Canton à ce jour. En particulier, l’ATE relève l’importance de mettre à disposition des voyageur·ses des alternatives à l’usage de la voiture, qui permettent de gagner en flexibilité, en confort et qui doivent encourager les ménages qui le peuvent à diminuer au maximum l’usage de la voiture. Sachant que plus de 60% de la population vaudoise vit à moins d’un km à pied d’une gare, et que 100% de la population et des emplois se trouvent à moins de 6 km d’une gare, la mobilité ferroviaire est centrale. Offrir la cadence à 30 minutes pour l’ensemble du réseau ferroviaire vaudois et à 15 minutes dans et entre les agglomérations tout comme l’introduction de nouvelles liaisons tangentielles sont des mesures nécessaires pour l’ATE. L’objectif de baisse de la part modale du trafic individuel motorisé de 74% à 55% tout comme l’augmentation de celle des transports publics (de 20% à 38%) est par ailleurs réjouissant. Enfin, la “force de proposition” exprimée par le Canton pour les lignes longues distances (y compris internationales) est nécessaire: il est notamment impératif que le Canton agisse pour éviter une rupture de charge (soit l’absence de trains directs) entre le bassin lémanique et la suisse-alémanique. Dans l’ensemble, le Canton de Vaud est aujourd’hui encore l’un des plus motorisés de Suisse dans sa mobilité: il est impératif de se fixer des objectifs forts pour réduire cette part.

“Pour concurrencer la route, les transports publics doivent permettre de rejoindre les centres, de se passer de la voiture pour l’essentiel des trajets et de présenter une meilleure fiabilité dans une région aujourd’hui délaissée par la Confédération à plusieurs égards” rappelle Romain Pilloud, secrétaire général de l’ATE.

“Le Canton de Vaud est aujourd’hui encore l’un des plus motorisés de Suisse; il prend toutefois ici un fort virage ferroviaire, ce qui est impératif. Le rail doit être une alternative directe à la voiture, afin d’éviter une explosion du trafic automobile et des conséquences néfastes en découlant” explique David Raedler, Président de l’ATE Vaud. 

Des améliorations doivent être envisagées

 

En parallèle aux avantages ainsi exprimés, l’ATE relève toutefois que cette stratégie devrait comprendre des éléments complémentaires tant sur les objectifs que sur certains projets. Notamment, la stratégie n’inclut pas : 

  • le tracé d’un nouveau tronçon ferroviaire alternatif entre Lausanne et Genève, alors qu’il s’agit d’un point central pour la mobilité romande. Une ligne dont la réalisation est dépendante des retours de l’OFT qui se font encore attendre, alors que sa réalisation sera influencée - et potentiellement mise en danger - par le projet d’extension autoroutière A1. 
  • un bouclement ferroviaire permettant de relier le Chablais suisse et la Riviera en transports publics depuis la France voisine. L’ATE suit le projet RER Sud-Léman (dite “Ligne du Tonkin”) destiné à relier le Bouveret et Rennaz, afin de diminuer le trafic automobile frontalier. Si sa réalisation effective se confirme, le Canton devra prendre le virage d’intégrer une liaison plus directe en train depuis la France voisine.

Ces éléments feront donc l’objet d’une attention particulière de l’ATE ces prochains mois et ces prochaines années, afin que cette vision ne vienne pas uniquement compléter les déplacements automobiles, mais bien les remplacer. Seule solution pour respecter les engagements climatiques du Canton et de la Confédération.

 

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