Une mise en œuvre insuffisante de la nouvelle Loi sur la taxe automobile qui la transforme en coquille vide

L’ATE a pris connaissance hier du règlement d’application de la nouvelle Loi sur la taxe des véhicules automobiles et des bateaux (LTVB) publié par le Conseil d’Etat. C’est avec déception qu’elle constate que le Conseil d’Etat a vidé en partie cette loi de sa substance et renonce à lutter contre la « suvérisation » croissante du parc automobile ainsi que contre les véhicules les plus polluants. Elle déplore également que le Conseil d’Etat ait renoncé à prévoir des subventions en faveur des vélos électriques – un point pourtant été explicitement ajouté au projet de loi voté par le Grand conseil. L’ATE considère que la loi peut désormais se définir comme une « coquille vide » tant ses effets pour la décarbonisation et la lutte contre les véhicules lourds sont faibles.

Le 21 mars dernier, le Grand conseil avait adopté la nouvelle LTVB, destinée à entrer en vigueur dès le 1er janvier prochain. L’un des buts de cette révision consistait à mieux tenir compte à la fois du poids et des émissions de CO2 des véhicules, afin de favoriser un assainissement du parc automobile et d’inciter à l’acquisition de véhicules moins polluants. Ce système s’axe autour d’une taxe de base, calculée en fonction du poids du véhicule, qui peut ensuite être réduite jusqu’à 90% au maximum pour les véhicules les moins polluants et majorée jusqu’à 50% au maximum pour ceux qui émettent le plus de CO2. Pour donner suite à une modification ajoutée par le Grand Conseil, la nouvelle loi prévoit aussi une aide à l’achat de vélos à assistance électrique jusqu’à 45 km/h : une solution essentielle tant ce type de vélo joue un rôle central dans les objectifs du canton en termes de report modal à l’échelle des agglomérations.

Or, dans le règlement paru hier, le Conseil d’Etat a choisi de faire pleinement usage de sa compétence d’octroyer des rabais de la taxe (soit jusqu’à 90% de son montant), mais s’est limité – pour les véhicules les plus polluants et émetteurs de CO2 – à une majoration maximum de 25%, soit moitié-moins que ce que la loi permet.

« Par sa décision de limiter les majorations maximales à 25% pour les véhicules les plus polluants, le Conseil d’Etat rend la nouvelle loi tout simplement inutile dans son objectif de lutter contre les véhicules automobiles inutilement lourds et polluants » relève David Raedler, président de l’ATE Vaud.

Par ailleurs, le Conseil d’Etat a tout simplement renoncé – sans explication – à mettre en place la subvention en faveur des vélos électriques à 45 km/h.

« Ce faisant, le Conseil d’Etat s’exonère de toute action en faveur du report modal qu’il prône pourtant, et laisse cette responsabilité aux seules communes, qui attendaient un engagement du Canton » souligne Romain Pilloud, secrétaire général de l’ATE Vaud.

Dans l’ensemble, l’ATE Vaud déplore fortement ce choix du Conseil d’Etat de vider de sa substance, par son règlement, la loi qui a pourtant été votée par le Grand conseil. La LTVB étant déjà initialement peu ambitieuse, l’ATE considère désormais qu’elle ressemble davantage à une coquille vide. Elle interviendra directement auprès du Conseil d’Etat afin que cette situation soit corrigée au plus vite.

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